Polyvia Solutions s'exporte aux Etats-Unis !
Former les industriels là où ils en ont besoin : c’est notre engagement. Cette fois, direction Anderson, en Indiana, où notre formateur Jean-François Muller a accompagné les équipes de FITT Group USA pour une formation en extrusion sur leur toute nouvelle usine.

Pouvez-vous vous présenter ?

Après plus de 20 ans en tant que responsable de production, j’ai choisi de me tourner vers l’apprentissage afin de partager mon expertise tout en explorant de nouveaux horizons. Être formateur est, pour moi, une expérience particulièrement enrichissante : non seulement j’éprouve un réel plaisir à enseigner, mais j’en retire aussi de nouvelles compétences grâce à la diversité des process en entreprise.
Vous avez une double culture franco-américaine : en quoi cela influence-t-il votre approche en tant que formateur ?
Tout au long de ma vie, j’ai eu l’opportunité de me rendre aux États-Unis à plusieurs reprises, ce qui m’a permis de m’adapter facilement aux stagiaires. Bien que ce soit dans un cadre professionnel, je ressens un véritable sentiment de familiarité lorsque je me rends dans ce pays. Cela facilite grandement les échanges, car nous partageons des références communes et se comprend sur autre chose que de la technique.
Par ailleurs, ma culture américaine m’a permis de créer un lien étroit et durable avec les apprenants. Cette proximité a favorisé une meilleure interaction avec des profils variés, qu’ils soient débutants ou intermédiaires en extrusion, et a contribué au développement d’objectifs communs dans un esprit de travail d’équipe.
L’extrusion étant un domaine qui s’appréhende sur le long terme, l’enjeu majeur pour FITT est non seulement de former, mais aussi de fidéliser ses talents. Dans cette optique, je mettais également en avant les perspectives de progression et d’évolution afin de valoriser le métier et d’encourager l’engagement des apprenants.
Comment s’est organisée cette formation chez FITT USA ?
L’apprentissage repose en grande partie sur la maîtrise des fondamentaux, c’est pourquoi j’ai choisi de débuter par un volet théorique. En salle de formation, j’ai ainsi enseigné les bases essentielles, notamment les propriétés des matériaux, le fonctionnement d’une extrudeuse et les paramètres clés du procédé.
L’après-midi était principalement consacré à la pratique en atelier, profitant de la disponibilité des lignes pour permettre aux apprenants de s’exercer. L’objectif était qu’ils prennent en main le démarrage et le réglage des machines, des étapes essentielles pour acquérir les bons réflexes et maîtriser progressivement le processus d’extrusion.
Selon moi, cette approche combinant théorie et pratique fonctionne particulièrement bien. Elle permet aux apprenants d’acquérir une compréhension solide des concepts avant de les appliquer concrètement en atelier, renforçant ainsi leur montée en compétences et leur autonomie.
Quelles étaient les attentes spécifiques de l’entreprise pour cette formation ?
L’entreprise souhaitait avant tout faire monter en compétences ses salariés en leur permettant de mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur du processus d’extrusion. L’objectif était qu’ils assimilent pourquoi les matières réagissent de telle façon et qu’ils apprennent à analyser chaque étape, tout en intégrant les bonnes pratiques en matière de sécurité. Mais au-delà des aspects purement techniques, il y avait aussi une volonté de renforcer l’esprit d’équipe et la motivation du personnel. Il était essentiel de montrer que chacun avait un rôle clé à jouer et que le démarrage d’une machine nécessitait une collaboration efficace. Pour garantir la fluidité de la formation, un travail de traduction en amont a également été nécessaire, car le vocabulaire technique varie d’une entreprise à l’autre, et encore plus entre le français et l’anglais.
Pourquoi était-il important de réaliser la formation sur site plutôt qu’en visio depuis l’Italie ?
Une formation en visio ne permet pas d’établir un contact direct avec les stagiaires, ce qui rend le maintien de leur attention plus complexe. L’absence d’interactions physiques limite la capacité à analyser le langage non verbal, rendant plus difficile l’identification de ceux qui rencontrent des difficultés de compréhension.
L’intérêt de mon approche réside dans le fait d’expliquer d’abord un concept théoriquement, puis de le mettre en pratique immédiatement. Cela permet non seulement de renforcer la compréhension, mais aussi de favoriser une meilleure mémorisation en associant théorie et application concrète.
Avez-vous remarqué des différences dans la manière d’organiser la formation entre la France et les États-Unis ? Si oui, quelles sont-elles ?
Chaque formateur a son propre style, et il est essentiel de s’adapter aux spécificités culturelles et aux attentes du pays. En ce qui concerne la formation entre la France et les États-Unis, je n’ai pas observé de différences majeures dans l’organisation, si ce n’est dans la manière de s’exprimer. Aux États-Unis, les formateurs utilisent un style plus dynamique, avec des mots percutants, car les Américains apprécient particulièrement une approche vivante et engageante. Toutefois, la formation dispensée aux États-Unis reste très proche de ce que l’on pourrait retrouver en Europe.
Ces différences ont-elles complexifié votre manière de former les stagiaires ?
Les différences culturelles n'ont pas véritablement complexifié ma manière de former les stagiaires. Bien qu'il y ait eu des nuances dans l'expression et la syntaxe, cela n'a pas posé de problème majeur. Les stagiaires ont réagi positivement à leur diversité de profils : certains étaient plus réservés, tandis que d'autres plus extravertis, mais cela a créé une bonne dynamique de groupe. Chacun participait activement, ce qui a contribué à une atmosphère de formation collaborative.
Quels bénéfices immédiats les stagiaires ont-ils pu tirer de cette formation ?
Tout d’abord, ils ont pu relier les activités qu’ils réalisaient en atelier à une compréhension plus approfondie de ce qui se passait derrière chaque geste : savoir à quoi chaque action correspond et pourquoi il est nécessaire de la réaliser. Cela a permis de sortir de la routine automatique et robotique, en leur donnant une véritable compréhension du fonctionnement des machines et des processus.
En conséquence, ils abordent désormais leurs tâches avec une meilleure vigilance, en intégrant des notions de sécurité optimale, tout en améliorant la productivité et en réduisant les rebuts. Ils sont plus conscients des points à vérifier, comme la qualité de la matière à intégrer, ce qui permet d’assurer une meilleure performance globale.
Quel a été votre moment fort de cette mission ?
Le moment fort de cette mission a été lorsqu’ils ont demandé à prendre une photo de groupe, fiers de ce qu’ils avaient accompli. C’était assez amusant de les voir s’échanger des « high fives », témoignant de l’esprit d’équipe et de la satisfaction collective. Cela a renforcé l’impression que l’apprentissage avait été une expérience réussie et valorisante pour eux.